Translate

dimanche 20 avril 2014

Nella sera della domenica di Pasqua (Le Soir du dimanche de Pâques)




Solo e pensoso dalla spiaggia i lenti
passi rivolgo alla casa lontana.
È la sera di Pasqua. Una campana
piange dal borgo sui passati eventi.

L'aure son miti, son tranquilli i venti
crepuscolari ; una dolcezza arcana
piove dal ciel sulla progenie umana,
le passioni sue fa meno ardenti.

Obliando, io penso alle legende
di Fausto, che a quest'ora era inseguito
dall'avversario in forma di barbone.

E mi par di vederlo, sbigottito
fra i campi, dove ombrosa umida scende
la notte, e lungi muore una canzone.

Umberto Saba   Canzoniere, Poesie dell'adolescenza e giovanili






Le soir du dimanche de Pâques


Seul et pensif, je reviens de la plage
à pas lents vers la maison lointaine.
C'est le soir de Pâques. Une cloche
pleure depuis le bourg sur ce qui s'est passé.

Les brises sont légères, tranquilles les vents
du crépuscule ; une mystérieuse douceur
tombe du ciel sur les humains,
dont les passions se font moins ardentes.

Méditant, je pense aux légendes
de Faust, qui à cette heure était poursuivi
par l'adversaire changé en chien.

Et il me semble le voir, stupéfait,
aller par les champs, où la nuit ombreuse et humide
descend, et au loin meurt une chanson.


(Traduction personnelle) 




 



Images : en haut, LellaViola  (Site Flickr)

au centre, Mike Scoltock  (Site Flickr)

en bas, Flavio Ricci  (Site Flickr)




5 commentaires:

  1. Impressionnant ce visage renvoyé par le suaire de Turin. Lui donner trop de précision (fin du clip-video) est presque dommage. La cantate et les chants sont beaux.
    Quant à ce poème d'Umberto Saba, il est bouleversant de solitude. Oui, c'est cela le soir du vendredi saint : cette douceur, cette tristesse, ce vide/ce plein à venir. (plus que les statues des pleureuses qui accompagnent le billet précédent). Dans ce domaine tellement paradoxal et mystérieux j'avance dans un brouillard, "Méditant, je pense aux légendes...". Et si c'était vrai...

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Merci de ce commentaire, Christiane, mais le poème parle du soir du dimanche de Pâques, et donc du mystère de la Résurrection, triomphant chez Bach, beaucoup plus méditatif et distancié chez Saba...

      Supprimer
  2. Ah, encore plus étonnant car la tristesse, alors, est celle du partage humain qui s'est effacé dans la mort du Christ. La suite est victoire de l'esprit mais solitude aussi. Les dieux et les hommes ont repris leurs distances, les uns dans l'invisible les autres ici-bas et souvent bien bas (l'actualité est bien sombre).
    Il reste la poésie, l'art et les cantates de Bach... On bute finalement sur l'invisible, sans commencement ni fin. Encore et toujours le chemin de Damas... Je suis plus proche de Saba que de Bach (sauf pour certaines cantates et pour les partitas).

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. "Mysterium paschale –
      mystère du Passage
      où le chemin s'inverse.
      De la vie aller vers la mort –
      telle est est l'expérience, l'évidence.
      Par la mort revenir à la vie –
      tel est le mystère."

      Karol Wojtyla

      Supprimer
    2. Oh, comme François Cheng dans son dernier livre : Cinq méditations sur la mort / autrement dit sur la vie. :
      "La mort n'est point notre issue,
      Car plus grand que nous
      Est notre désir, lequel rejoint
      Celui du Commencement,
      Désir de vie..."

      Supprimer