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samedi 11 août 2012

Los Abrazos rotos (Les Étreintes brisées)




Cinema Giulio Cesare, Los abrazos rotos ; ma perché i film di Almodovar sono sempre così pieni di ricordi ? Il flashback comincia con “è una lunga storia” – Danilo invece una storia non ce l’ha, il suo passato non serve a niente : è stato tante persone diverse e non ce n’è una a cui valga la pena di tornare. Nessun abbraccio memorabile, di quelli che ipotecano una vita. Quel modo meravigliosamente spagnolo di girare, tra Zurbaran e Dalì (un’unica lacrima, tonda, che scivola su un pomodoro). Perché i suoi paesaggi, le scale, le terrazze emozionano come una febbre ? La gelosia è afona : per goderne i morsi, bisogna ricorrere a un lavoro di ricostruzione e di doppiaggio. “I film bisogna finirli, anche se alla cieca” ; che minchiata, pensa Danilo – lui non vorrebbe finire proprio niente, anzi prega che tutto resti in sospeso. Never explain, never complain. All’uscita sulla strada, gli spettatori già parlano d’altro :

«Ora mi sto occupando di una altra catena in franchising per l’Africa sttentrionale, gelati e caffetteria... abbiamo aperto il primo punto a Beirut... il grande studia ingegneria, quando si ricorda... no, con Arturo sai, più che compagno ormai è convivente... lo so che sembra egoismo ma io non posso farmi carico anche dei suoi problemi, le mie priorità... come una pazza, saltabecco su e giù dagli aerei ma la mia dimenzione è internazionale... abbiamo altre case in Calabria però due se le stanno mangiando le frane... che vuoi farci, la natura è capricciosa, speriamo nei contributi statali...»

Danilo ascolta atterrito ; due fidanzati per salutarsi intralciano il passaggio e se ne sbattono – “sono questi i nuovi padroni del mondo”.

Walter Siti Autopsia dell'ossessione Ed. Mondadori, 2010





Cinéma Giulio Cesare, Los Abrazos rotos ; mais pourquoi les films d’Almodovar sont-ils toujours pleins de souvenirs ? Le flashback commence ainsi : "c’est une longue histoire" – Danilo, au contraire, n’a pas d’histoire, son passé ne sert à rien : il a été tant de personnes différentes et il n’y en a pas une seule à laquelle il vaille la peine de revenir. Aucune étreinte mémorable, de celles qui engagent une vie. Cette façon merveilleusement espagnole de filmer, entre Zurbaran et Dalì (une seule larme, toute ronde, qui glisse sur une tomate). Pourquoi ses paysages, les escaliers, les terrasses, sont-ils si émouvants, si fiévreux ? La jalousie est aphone : pour jouir de ses morsures, il faut se livrer à un travail de reconstruction et de doublage. "Les films, il faut les finir, même si c’est à l’aveugle" ; quelle connerie, pense Danilo – lui, il ne voudrait jamais rien finir, au contraire, il prie pour que tout reste en suspens. Never explain, never complain. À la sortie, dans la rue, les spectateurs parlent déjà d’autre chose :

«Maintenant, je m’occupe d’une autre chaîne en franchising pour l’Afrique septentrionale, glaciers et cafeterias... on a ouvert le premier établissement à Beyrouth... le plus grand fait des études d’ingénieur, enfin, quand il y pense... non, Arturo maintenant, plutôt qu’un compagnon, c’est un colocataire... je sais que ça peut sembler égoïste, mais moi, je ne peux pas m’occuper de tous ses problèmes, j’ai mes priorités... c’est dingue, je suis toujours en train de sauter entre deux avions, mon destin, c’est l’international... on a d’autres maisons en Calabre, mais on risque d'en perdre deux à cause des glissements de terrain... qu’est ce qu’on peut y faire, ce sont les caprices de la nature, espérons que l’Etat nous dédommagera...»

Danilo écoute, terrifié ; un couple bloque le passage pour se saluer, sans en avoir rien à foutre – "ce sont eux, les nouveaux maîtres du monde".

(Traduction personnelle)



Un videochat avec Walter Siti à propos d'Autopsia dell'ossessione, mais aussi de diverses autres choses (en italien).









Images
: Pedro Almodovar, Los Abrazos rotos

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