Ho rifiutato di fare un «pezzo» su Perugia. È la mia città, non la vedo da dieci anni, mi è troppo cara e troppo sconosciuta ormai. Direi allora tante cose imprecise o non più vere, parlerei di me più che di Perugia. E non vale l'asserzione di un mio amico perugino rivisto qui a Milano da poco. « Perugia non è cambiata. » Non mi fido di lui : dovrei cominciare col ricordare che i perugini sono troppo modesti nel parlare della loro città. Sono il contrario di tanti cittadini che tutti sanno. Io, da lontano, ho sempre pensato invece che a Perugia siano sorti grattacieli. Tanto più che non intralcerebbero nemmeno la vista dei bei panorami, la città essendo adagiata sul vertice di un monte, tutta in discesa.
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Ma è doveroso parlare del «centro». Che del resto è splendido in Perugia. Per chi discende da Porta Sole (splendido panorama, un poco rozzo dunque stranamente contrastante con gli altri. E qui c'è Dante : « onde Perugia sente freddo e caldo / da Porta Sole ») e arriva al fianco del Duomo la strada è davvero bella. A sinistra del Duomo, sulla piazza la celebre fontana dei fratelli Pisano e di fronte il palazzo dei Priori. Se c'è la luna sarà facile ritrovarla sopra. In fondo in fondo s'indovina che il «corso» finirà su l'infinito. Se si percorre infatti completamente, si arriva ad un parapetto dal quale la vista è una delle più belle d'Italia. A sinistra Assisi incassata sul fianco del Subasio, e da tutte le parti la luminosa valle per cui conviene, questa volta, chiamare in aiuto il Carducci (« e il sol nel radiante azzurro immenso / Fin de gli Abruzzi al biancheggiar lontano / Folgora, e con desio d'amor più intenso / Ride a' monti de l'Umbria e al verde piano »). Se, invece, sempre al «corso», s'intacca il già nominato arco dei Priori allora è difficile non trovar lì il forte vento che ne è la prerogativa più illustre. Perugia, si può dire, non manca mai di vento, un po' come Genova o come Trieste, ma senza arrivare alle esagerazioni della «bora». Ma quasi una violenza simile si può ritrovare, talvolta, sotto quell'arco, tanto che la brava mamma avverte di «respirare a bocca chiusa» quando la stagione non è, d'altronde per nessuno, felice. Per il resto Perugia non può lagnarsi del suo clima : non conosce né nebbie né forti caldure.
Sandro Penna Un po' di febbre ed. Garzanti
J'ai refusé de faire un «morceau» sur Pérouse. C'est ma ville, je ne la vois pas depuis dix ans, elle m'est trop chère et trop inconnue désormais. Je dirais donc tant de choses imprécises ou qui ne sont plus vraies, je parlerais de moi plus que de Pérouse. Et l'assertion d'un de mes amis pérugins, que j'ai vu ici, à Milan, il y a quelque temps, n'est pas fondée : « Pérouse n'a pas changé ». Je ne me fie pas à cet ami : je devrais commencer par rappeler que les Pérugins sont trop modestes quand ils parlent de leur ville. Ils sont le contraire de tant de citadins bien connus de tous. Moi, depuis longtemps, j'ai toujours pensé, au contraire, qu'à Pérouse avaient surgi des gratte-ciel. D'autant plus que qu'ils ne gêneraient même pas la vue des beaux panoramas puisque la ville est située au sommet d'une colline, toute en pente.
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Mais il faut absolument parler du «centre». Qui d'ailleurs est splendide à Pérouse. Pour quiconque descend de Porta Sole (panorama splendide, un peu rustre et donc contrastant étrangement avec les autres. Et il faut ici citer Dante : « d'où Pérouse ressent froid et chaleur / depuis Porta Sole ») et arrive au pied du Dôme, la route est vraiment belle. À gauche du Dôme, sur la place, la célèbre fontaine des frères Pisano, et en face le palais des Prieurs. Si la lune brille, il sera facile de la retrouver juste au-dessus. Et tout au fond, on devine que le «cours» se perdra dans l'infini. Si on le parcourt entièrement, on arrive à un parapet d'où la vue est une des plus belles d'Italie. À gauche, Assise, encaissée sur le flanc du Subasio, et de toutes parts, la vallée lumineuse pour laquelle il convient cette fois-ci d'en appeler à Carducci : (« et le soleil dans l'azur immense rayonnant / Des Abruzzes jusqu'aux blêmes lointains / Éblouit, et avec un désir amoureux plus intense / Sourit aux monts de l'Ombrie et à la verte plaine »). Si, en revanche, toujours sur le «cours», on attaque l'arc des Prieurs, déjà cité, il est difficile de n'y pas trouver le vent violent qui en est la prérogative la plus illustre. Pérouse, peut-on dire, ne manque jamais de vent, un peu comme Gênes ou Trieste, mais sans en arriver aux exagérations de la bora. On peut cependant retrouver parfois une pareille violence, sous cet arc, au point que la brave mère avertit de «respirer la bouche fermée» quand la saison n'est, pour personne d'ailleurs, heureuse. Pour le reste, Pérouse n'a pas à se plaindre de son climat : elle ne connaît ni brouillards ni fortes chaleurs.
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