"Seigneur des Cavernes" : c'est ainsi que Filippo Bentivegna, dit aussi Filippo delle Teste ("Philippe des Têtes"), se faisait appeler. Un original selon certains, un fou pour d'autres, un artiste assurément. De son retour des États-Unis en 1919, où il avait cherché à émigrer, jusqu'à sa mort en 1967, ce sculpteur autodidacte, né à Sciacca en 1888 et issu d'un milieu très modeste, a réalisé plus de trois mille têtes en pierre. Elles se trouvent toutes sur le terrain qu'il avait acheté et où il vivait reclus, parmi les oliviers et les amandiers, avec la mer en toile de fond.
Situé sur une colline à l'est de Sciacca, le "Castello Incantato" (le "Château Enchanté") comme il l'a lui-même baptisé, est aujourd'hui un lieu pour le moins insolite, une sorte de musée à ciel ouvert, avec sa profusion de têtes de toutes tailles, tantôt isolées, tantôt formant des masses pyramidales ou encastrées dans des murs. Certaines portent un nom : Mussolini, Garibaldi, Napoléon, Dante, Léonard de Vinci... L'artiste a toujours refusé de vendre ses oeuvres. Quelques-unes, cependant, ont réussi à se frayer un chemin jusqu'à la Collection de l'Art brut à Lausanne, créée à l'initiative de Jean Dubuffet.
Mais pourquoi cette obsession à ne sculpter que des têtes ? L'explication relève presque du cas médical. Lors de son séjour aux États-Unis, il subit un grave traumatisme crânien, au cours d'une bagarre déclenchée, dit-on, par un rival en amour. Le coup fut si violent qu'il resta sans connaissance plusieurs jours et souffrit par la suite de pertes de mémoire.
Régine Cavallaro Dictionnaire insolite de la Sicile Editions Cosmopole, 2013
Images : en haut, Site Flickr
en bas, (2) Site Flickr
pour toutes les autres photographies, merci à Valentina (Site Flickr)
Vittorio Immanuele Garibbaldo Toro Seduto
tutti mi hanno guardato
le teste senza forza dei morti mi hanno parlato
Vittorio Immanuele Garibbaldo Toro Seduto
tutti mi hanno parlato
“Benvenuto nessuno - hanno detto - nessuno bentornato”.
Mattanza, mattanza di me
mattanza di me
mattanza, mattanza di me
mattanza di me
mattanza di me sulla banchina del porto
like a tuna fish
mattanza di me
Iddu son-of-a-bitch cu li cumpari
fanno mattanza di me
che ho guardato la donna sbagliata
l’unica donna sbagliata per me
che ho scolpito nel magma dei sogni
una storia concreta di sguardi
una fine di pietra per me.
Ade segreto, lasciami entrare
con questa testa di cane bastonato
voglio sentire le ombre respirare
vedere i volti che hai cancellato.
E venivano i più lungo i muri dell’orto
a portarmi quel poco che c’era
da scherzare con me.
“Ricinu ca voi abbruciari Sciacca
bravu Filippu, te’ li cirina!”
e ridevano così come ridono i più
e ridevano così come ridono i più.
Giove Padre Liberatore
lasciami aprirti il cuore
voglio conoscere il fuoco greco
che muove il fiume e incendia il mare.
[1999]
Parole di Simone Lenzi
Musica dei Virginiana Miller
Nell’album intitolato “Italiamobile”
Vraiment intéressant, ces têtes différentes et "unes". Un face à face envoûtant entre la pierre et la main, une répétition, une série sans fin, habitée par le son lumineux du ciseau heurtant la pierre, un rythme originel. Une offrande. Que cherchait-il ? mystère... mais il était bien dans ce chant de pierre. C'était son temps à lui. Un combat, une souffrance et un plaisir. Un rite. Une impossibilité de terminer ces images "acoustiques" d'un visage opaque. Force de vie où il prend racine, capable de créer le monde. Rythme croissant et spiralé auquel il ne pouvait changer un son de ces sons rituels taillés dans la pierre. Une sorte de chant grégorien. Des déités aztèques ou mayas, organisées. Des pierres sonores. Il ne me dérange pas, ne me porte pas à rire. Il est.
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