Nico Naldini est sutout connu comme biographe de son cousin Pasolini (la mère de Naldini était la sœur de Susanna Colussi-Pasolini), mais c'est aussi un très bon poète. On retrouve dans ses vers, d'un lyrisme pur et volontiers bucolique, l'influence de Saba et de Sandro Penna, mais aussi celle du Pasolini des poèmes frioulans. Les deux poèmes que je cite ici sont extraits du premier recueil de poésies de Naldini, La Curva di San Floreano. Ils ont été traduits en français par René de Ceccatty, dans une anthologie intitulée Je reviens des champs d'azur, publiée en 2000 aux éditions du Scorff.
Ritorno dai celesti prati
Ritorno dai celesti prati
quando d'incenso si veste
la recente sera.
E s'ode la voce di un fanciullo
smarrito nei campi
quando già ansiosa la sera
sulle erbe piove.
Je reviens des champs d'azur
Je reviens des champs d'azur
quand se vêt d'encens
le soir qui tombe à peine.
Et l'on entend la voix d'un enfant
perdu dans les prés
quand le soir déjà anxieux
pleut sur les herbes.
Con l'amico tornando dal campo
Lieti fanciulli siamo sul carro
incontro alla sera, fra campi odorosi,
fresche ventate e caldi soffi.
L'erba medica è umida
e un soave odore di erbe falciate
allegre nell'estivo calore.
Andiamo incontro al paese
che la sera vela
e ogni nostra voce s'è stancata
e più calde sono le case.
Dentro, al lume dei lampioni
fuma la cena,
e in qualche orto, fra casa e casa
un cuculo si prepara al canto.
En revenant des champs avec mon ami
Enfants joyeux, nous sommes sur la charrette
à la rencontre du soir, parmi les champs parfumés,
les fraîches bourrasques et les souffles chauds.
La luzerne est humide
et une suave odeur d'herbes fauchées
gaies dans la chaleur de l'été.
Nous allons à la rencontre du village
que voile le soir
et toutes nos voix se sont lassées
et les maisons sont plus chaudes.
À l'intérieur, à la lueur des lampions,
le dîner fume,
et dans quelque potager, entre deux maisons,
un coucou se prépare au chant.
Traduction : René de Ceccatty
Images (1) et (2) : Site Flickr
Lieti fanciulli siamo sul carro
incontro alla sera, fra campi odorosi,
fresche ventate e caldi soffi.
L'erba medica è umida
e un soave odore di erbe falciate
allegre nell'estivo calore.
Andiamo incontro al paese
che la sera vela
e ogni nostra voce s'è stancata
e più calde sono le case.
Dentro, al lume dei lampioni
fuma la cena,
e in qualche orto, fra casa e casa
un cuculo si prepara al canto.
En revenant des champs avec mon ami
Enfants joyeux, nous sommes sur la charrette
à la rencontre du soir, parmi les champs parfumés,
les fraîches bourrasques et les souffles chauds.
La luzerne est humide
et une suave odeur d'herbes fauchées
gaies dans la chaleur de l'été.
Nous allons à la rencontre du village
que voile le soir
et toutes nos voix se sont lassées
et les maisons sont plus chaudes.
À l'intérieur, à la lueur des lampions,
le dîner fume,
et dans quelque potager, entre deux maisons,
un coucou se prépare au chant.
Nico Naldini Je reviens des champs d'azur (édition bilingue)
Editions du Scorff, 2000
Traduction : René de Ceccatty
Images (1) et (2) : Site Flickr
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